Pourquoi je fais cela ?

Parce je crois profondément que le changement collectif prend racine dans l’individuel, et que si chaque individu revient à soi pour opérer un apprentissage intérieur, le monde serait dans un meilleur état. En ce sens, je tiens à être présente pour ceux qui en auront l’appel et que je pourrai éclairer à mon niveau.

L’activité que j’ai choisi est un accompagnement dans la déconstruction, la déconstruction des systèmes de croyances obsolètes, bloquants, limitants, et cas échéant néfastes et nocifs. Ce qui revient à accompagner vers plus de conscience. Plus de conscience de nous-mêmes serait plus de conscience de toutes les couches que nous avons construites pour diverses raisons et qui complexifie voire sacrifie l’accès à notre être profond. Ces différentes couches sont des mécanismes que nous avons mis en place dans notre vie, des conditionnements, des résistances, qui forment un voile d’opacité entre notre personnalité et notre être. C’est ce qui rend l’accès au cœur complexe, et renforce la croyance que nous ne sommes que cette personnalité et qu’aucun être plus profond, plus subtil, n’existe à l’intérieur, sous toutes ses couches. Cet être qui ressent plus qu’il n’analyse, qui a des intuitions, qui est plus dans la sensation que la logique. Cet être à qui l’on accorde, quand déjà on considère son éventuelle existence, très peu de crédit, de valeur et qui vise plutôt à être relégué au dernier plan.

Il s’agit donc de déconstruire les armures qui ont façonné l’édifice de la personnalité, et qui repose sur la peur, la douleur, et la peur de plus de douleur. Ces mécanismes reposent sur des logiques de contrôle, afin d’éviter le risque (d’être rejeté, de ne pas être aimé, d’être différent, etc…), tout cela étant construit sur des illusions et/ou croyances découlant d’expériences passées (dans cette vie, ou de manière transgénérationnelle, ou encore karmique).

Nombres d’enseignements que j’ai reçu et ai à cœur de retransmettre via mon accompagnement ont été évincés du socle éducatif. C’est à mon sens la raison pour laquelle, les individus aujourd’hui, et de plus en plus, sont enclins au stress profond. L’appel de quête de sens Versus l’influence d’un système social et économique poussant à la compétition, la performance, la croissance, ne considérant que l’existence d’une personnalité formée en ce sens, provoque une crise intérieure. Ce système éloigne l’individu de son soi, de son écoute profonde, il doit avant tout Faire, être performant et reconnu dans la société en fonction de critères préétablies (déjà et avant tout à l’école), et ceci le pousse aveuglement à se délaisser jusqu’à perdre ses racines d’être spirituel. C’est le masque tout puissant de la personnalité qui a appris a avoir/vouloir/garder le pouvoir – et cela peut prendre bien des formes en fonctions des personnalités – et qui ne prendrait pas le risques de laisser son être ressentir car cela l’affaiblirait ( = croyance).

Entendons-nous également sur ce terme, « spirituel », fortement connoté religieusement, et galvaudé dans les activités catégorisées de « bien-être ». Faisons l’exercice de détacher ce terme :  « spirituel », des images qui lui ont été collées et qui le vide de sa substance pour lui prêter un costume qui finit par le desservir.

L’enseignement spirituel pourrait tout simplement être cet apprentissage de la vie, en conscience. Et cet apprentissage ne pourrait se dissocier des questions essentielles telles que, au-delà, de ce que peut montrer la science sur le corps humain, l’origine de l’univers, etc, qui sommes-nous, d’où venons-nous, et comment ce « Grand Tout », duquel nous faisons tous partie, s’organise-t-il ?

Ne serait-il pas légitime de se poser ce genre de question sans susciter de gêne, de honte, ou de jugement ? Pourquoi rendre si opaque et folklorique les dimensions subtiles de la vie et de l’être ? Pourquoi serait-il plus accessible de ramener la condition humaine à ce que l’on peut voir droit devant nous ? Pourquoi rendre tabou, les vies antérieures, la présence d’êtres défunts, la prière, le magnétisme, et l’énergie ? Il me semble que nous priver de ces questions et réflexions n’a de conséquence que de nous brider et limiter notre esprit.

Et si au lieu d’être efficace, on apprenait à être heureux ? C’est justement ce changement qui nécessite un bon nombre de déconstructions, qui peuvent (qui vont) bousculer la vie d’un individu qui entreprend ce chemin en conscience.

Pour clôturer, un extrait du livre Notre façon d’être adulte fait-elle sens et envie pour les jeunes de Thomas d’Ansembourg :

« L’intériorité, un enjeu citoyen

Notre société est aujourd’hui engluée dans une laïcité étouffante et stérile. La laïcité n’est pas l’abandon de la vie spirituelle ni a fortiori de la vie intérieure, qu’elle soit ou non spirituelle. La laïcité est la cohabitation respectueuse et féconde de toutes les pratiques philosophiques, religieuses, spirituelles non religieuses, spirituelles athées, et de toutes les formes de vie intérieure, dans la consécration de l’indépendance de l’Etat par rapport à celle-ci.

Or, la laïcité actuelle a ses ayatollahs, parfois aussi dogmatiques que bien des intégristes, notamment dans les médias, qui s’agitent dès qu’on évoque la présence de l’Infini, la quête de l’Absolu ou les réalités invisibles, comme s’il s’agissait de vieilleries à évacuer du vocabulaire contemporain, de fantasmes New Age de fumeurs de joints gentiment perchés, ou de manipulation dangereusement sectaires, alors que ces enjeux sont – que vous le vouliez ou non, que vous les aimiez ou pas et que ce soit consciemment ou inconsciemment – au cœur de l’être et de l’agir de chacun. »

Avec Amour